Elles reconnaissent la nécessité de maintenir la continuité des services publics et des engagements internationaux, mais rejettent l’utilisation de ces impératifs comme prétexte à la réhabilitation de méthodes contestées. Le document pointe plusieurs décisions prises sans consultation des forces vives, dont la nomination du Gouvernement et la présentation de la Politique générale de l’Etat. Les OSC évoquent aussi des signaux préoccupants : intention de vendre les stocks de bois de rose en violation de l’embargo CITES, libérations opaques de détenus et impunité pour certains trafiquants liés au monde politique, ainsi que la violation de la Constitution par l’appel à candidatures pour les postes de chefs de Région censés être élus.
Transition et risque d’impasse
Le pouvoir actuel, issu d’une intervention militaire et validé par la décision n°13-HCC/D3 prévoyant une Transition de deux ans, ne peut, selon les OSC, se substituer à la souveraineté populaire. Elles affirment que la Transition ne sera légitime et apaisée que si elle repose sur des règles claires : durée fixe, structures inclusives et reconnues, mécanisme partagé pour conduire la refondation et organiser des élections libres et transparentes. Face à cette situation, les OSC lancent des appels solennels. Elles exhortent les autorités de la Transition à "ne pas trahir l'espoir placé en elles" et à organiser "des consultations préalables destinées à définir et encadrer la Transition". Sans
ce cadre, la légitimité restera fragile, estiment-elles. L'appel est également adressé au FFKM (Conseil des Eglises Chrétiennes de Madagascar), mandaté pour piloter la concertation nationale. Les OSC demandent une clarification urgente de sa méthodologie, de son calendrier, et des garanties d'indépendance et d'inclusivité, soulignant le rôle "historique" de cette institution. Enfin, les Organisations de la société civile invitent les forces vives et la population à "rester mobilisées, vigilantes et exigeantes", affirmant que le changement ne deviendra réalité que s'il est porté collectivement. Elles réaffirment leur disponibilité à apporter un appui technique en matière de transparence, d'inclusion et d'efficacité, précisant que des termes de référence ont déjà été transmis aux autorités.
N.R.








